De (auteur) Virginia Woolf, Avant-propos de Mona Ozouf et Traduit par Cécile Wajsbrot
Les Vagues
Les Vagues
Paru le
SKU:9782358731546
La récréation que fut pour elles l’écriture d’n’était pas même commencé que
Virginia Woolf, au printemps 1927, songeait déjà à l’œuvre « très sérieuse,
mystique, poétique », qu’elle souhaitait écrire ensuite. Le livre, dans son
esprit, s’est d’abord intitulé « Les Phalènes ». Elle a alors « l’idée d’un
poème-pièce : l’idée d’un courant continu [...], d’une histoire d’amour ». Elle
y pense en écoutant sur son gramophone les dernières sonates pour piano de
Beethoven. Mais elle ne l’écrira vrai- ment que deux ans plus tard, lorsqu’elle
aura trouvé le titre définitif. Et, le livre achevé, tel qu’il se présente et
comme le montre magistralement la préface de la traductrice est moins un roman
qu’une élégie, une com- position musicale, où le rythme est premier. Du
dehors,se présentent ainsi : neuf interludes annoncent neuf épisodes. Les inter-
ludes suivent la course du soleil, de l’aube au soir, les variations de la
lumière, le rythme des vagues, l’état d’un jardin, d’une maison, le chant des
oiseaux. Dans les épisodes, six personnages qui sont plutôt des voix, des
fantômes qui hantent la romancière, comme ces phalènes venus battre contre la
vitre dont l’image l’a tellement marquée : Bernard, Susan, Rhoda, Neville,
Jinny, Louis, dans l’ordre de leur apparition. Chaque épisode marque un moment
important de leur vie — enfance, école, université, dîner d’adieu, mort de
Perceval (figure centrale dont le modèle est Thoby, le frère de Virginia, trop
tôt disparu), vie, maturité, Hampton Court, monologue de Bernard. Comme l’écrit,
Mona Ozouf : « l’un des charmes du livre – au sens fort est magique du terme –
tient à l’investigation, sans cesse déçue, sans cesse relancée, où il précipite
son lecteur. Avec les indications fugitives de Virginia, nous nous ingénions à
recomposer l’identité de chacun : l’éclat sensuel de Jinny, l’évanescence
tragique de Rhoda, la plénitude maternelle de Susan, la solitude de Louis,
l’homosexualité de Neville, le détachement de Bernard. » Mais il tient aussi au
fait que ces « personnages » n’en sont pas, et que la fleur à sept pétales
qu’ils composent avec Perceval n’est autre que la romancière elle-même dont ils
sont aussi les reflets, chacun représentant une part d’elle-même. Le livre peut
donc être lu aussi comme une autobiogra- phie de l’écrivain, où la littérature
est constamment présente, à travers chacune des six voix, à chaque âge de la
vie. Écrire, pour Virginia Woolf, c’est « s’insérer dans une lignée littéraire
[...] et se placer aux côtés de Shakespeare, de Shelley, en explorant d’autres
territoires, de brume et d’interdit, car les maîtres sont des aventuriers. C’est
le pari des, ambitieux et secret, une autobiographie, une élégie, mais une
autobio- graphie mystique — mystique de la littérature. »OrlandoLes VaguesVagues
La Traduction
Cécile Wajsbrot, avant de traduire pour le Bruit du temps le choix d’essais
inti- tulé, avait traduit, pour les éditions Calmann-Lévy, en 1993. Cette
édition était dotée d’une préface où, après une belle analyse de l’œuvre et de
sa genèse, Cécile Wajsbrot expliquait la nécessité d’une retraduc- tion, malgré
(ou à cause de) l’existence de celle de Marguerite Yourcenar, exces- sivement
personnelle. Son travail, alors violemment éreinté danspar Viviane Forrester,
avait été salué dans lepar Mona Ozouf, qui écrivait : « en se tenant au plus
près du texte, attentive à ses cassures et à ses dissonances, Cécile Wajsbrot
propose, paradoxalement, une version bien plus claire. Car si Yourcenar
s’appliquait à suppléer au caractère volatil des figures de Virginia, elle
manquait l’extraordi- naire netteté du monde sur lequel elle se détache. »
Tandis que Michel Volko- vitch, avec l’œil du traducteur de métier, écrivait : «
Le talent de Cécile Wajs- brot (également écrivain) crève les yeux [...]. À côté
de ces nouvelles, si jeunes et fraîches, si vivantes, celles de Mme Yourcenar
semblent soudain aca- démiques et poussives... »Des phrases ailéesLes VaguesLe
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